§1

Ne pas se leurrer


Réveilles-toi de ta vie, il est onze heures et demie.
Tu es en retard; tu n'as poussé un seul cri.
Peut-être que dans ta tête, il est encore une brume
Piégée par le mucus de tes excès de brune.
N'oublie pas d'oublier où est lié ton corps,
Sur un totem de mort, tu périras attaché…
Le nœud est bien fait, et même si tu tentes
De te détacher,
Tu prendras
La mauvaise pente.

Tes poignets suinteront,
Tes yeux imploreront.

Tu tournes en rond sur un carré,
En attendant la mort,
N'est-il donc pas si froid ce plumard où tu dors?
Pourquoi ne pas sortir de sa bogue?
Te réfugierais tu sous le joug de la drogue?

Tais-toi…
Ta tête est grande et complexe comme l'univers,
Saturne tout autour de toi, il n'y a plus de lumière
Sur ta planète; collision avec Jupiter
Terre à terre? Tout cet espace t'est offert
Pour enfin rêver d'un monde imaginaire.

Big-bang quand tu tentes de titiller tes tics
Tac-tic-tac, système nerveux sous attaque
Cardiaque. Sans tactique le temps matraque
Ta tête qui craque, ton cerveau va lâcher.
Tes bras font peur et ta drogue est coupée…

Inspire.
Profondément et sens-toi enfin vivre.
Expire.
Donne-toi l'envie de rire.
Peut-être que la joie te verra en martyr
Et qu'elle t'aidera en ranimant ta sève.
Eve…


N'est-il pas froid ce lit où je me glisse sans
Cesse sans chaleur, sans tes yeux qui se plissent,
En tentant sans ardeur à la tâche de dormir
Et de bouter tes rires des vapeurs de mes rêves?
Aide-moi à ranimer ma sève,
Eve…

C'est de ? En tout cas, joli...

ahah!
j'en mettrais d'autres...