Définition, rôle et implication du médiateur culturel

I] Définitions

1) La médiation culturelle

a. Définition
La médiation culturelle telle qu’on la connait aujourd’hui, existe depuis 20 ans : par la mise en place par les institutions et les pouvoirs publics (au sein des institutions et des formations), suite à une prise de conscience de la part de l’Etat.
La médiation culturelle c’est ce qui met en relation une œuvre culturelle avec les publics. Des publics parce que l’on a des groupes d’individus, à l’intérieur desquels on a des sous groupes. On ne s’adresse pas à ses groupes et sous groupes de la même manière. C’est de la vulgarisation adaptée à chaque type de public. C’est faire partager les connaissances. Sont but est donc la démocratisation de la culture.

b. Rôle
Pourquoi on met une médiation en place? Le point de départ peut être dut à un effet de mode, une date anniversaire (commémoration), choix des programmateurs, etc. Pour intéresser le public, l’aider à comprendre, pour faire connaître des artistes peu connus.
Il faut qu’elle créer des outils d’aide à la compréhension d’œuvres. Car l’erreur de Malraux a était de considérer qu’ouvrir les portes des musées sans rien faire de plus était suffisant, si l’on fait cela se sera toujours les mêmes gens qui viendront. Il faut donner envie aux publics, par exemple en mettant des activités culturelles en places.

2) Le médiateur

a. Définition
Les médiateurs sont les acteurs de la médiation. Ce sont les programmateurs, metteurs en scène, conservateurs de musée, même un comédien. A partir du moment où il y a un lien entre une œuvre et un public il y a médiation et donc médiateur. Même s’ils n’ont pas le nom de médiateur culturels, ils le sont. Un bon médiateur doit connaître son public, et doit être pédagogue. Le médiateur est à la fois un passeur (transmet) et un producteur (dans sens de concepteur).

b. Rôle
Le rôle du médiateur culturel est perçu comme perpétuelle remise en question de ses pratiques et interrogations des artistes. Mais aussi comme souci des autres et de leur mode de vie, questionnement sur le monde qui nous entoure et notre époque. Le médiateur, de part sa capacité à se décupler entre des parties (artistes/visiteurs), est une clé dans la culture, il y possède un rôle indéniable. Le médiateur culturel existe afin de favoriser le rayonnement de la culture à toutes les échelles (nationale, européenne, internationale) : l’invention du médiateur culturel est indispensable, ne serait-ce pour faire découvrir l’aspect esthétique (signifiant, signifié) et donner les outils de la compréhension sans pour autant en révéler la signification.

3) Les publics

En médiation culturelle il faut faire des choix spécifiques pour des publics spécifiques.
- Les publics empêchés: étrangers, malades, handicapés, prisonniers.
- Les publics éloignés géographiquement.
- Les publics du champ social: peu de revenu.
Il faut s’adapter à ces publics pour arriver à une démocratisation de la culture. L’état met en place un certain nombre de loi pour y parvenir.
1975 => Les établissements publics (culturels) ont obligation d’accueillir tous les publics (ex: handicapés).
2001 => Renforcement de cette loi.
2012 => Tous les établissements devront êtres équipés d’espaces pour tout type de handicap.
Culture et handicap accorde des labels aux établissements (ex: label auditif)
L’Etat impose des règles, mais ne donne pas forcément les moyens de les appliquer, d’où la nécessité des associations.

II] Les institutions culturelles : la médiation culturelle et les pouvoirs publics

Les ministères qui peuvent avoir à travailler ensemble : ministère de l’éducation (création en 1959), de la culture, Culture France (échange culturelle avec la France et l’étranger).

1) Politique social et médiation culturelle

a. Associations et partenaires
Les pouvoir public s’engagent de plus en plus dans des organismes socioculturels. En 1936, avec Front Populaire, la société française est en pleine restructuration, les congés payés sont instaurés, les français ont donc plus de temps pour les loisirs. Durant les années qui suivirent, enseignant et artistes ont réfléchie à l’éducation populaire et ont créés des organismes. Les institutions culturels sont en partenariats avec des partenaires relais, comme les Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active et la Fédération Nationale des Foyers Ruraux.

¤Les Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (CEMEA) sont créés en 1937, ils sont composés de militants du monde social qui veulent mettre en place une éducation populaire, ils fédèrent les centres de formations. Ils réunissent 35 associations réparties en France et DOM-TOM et touchent environ 40 000 stagiaires par ans, qui réunissent des gens d’univers différents, des professionnels éducatifs, des professionnels issu du milieu de la culture. Ce sont des animations socioéducatives culturelles. Les CEMEA sont présent sur certains événements culturels comme le festival d’Avignon. Ils s’occupent de l’organisation logistique, de la sensibilisation des publics, de l’aide matérielle au près du festival, de trouver des moyens de financements ou d‘aide matérielle. Ils s’occupent aussi de la conception d’activités culturelles au cours d’un événement culturel (ex: atelier pour les enfants). Leur but est de créer un lien social, une monté des dialogues entre les différentes couches sociales ou familiales (que toute la famille puisse assister au spectacle). Ils sont l’observatoire permanent des publics et ont une action de partenariat de plus en plus importante. Ils sont reconnus d’utilité publique, et fonctionnent essentiellement avec des bénévoles, des militants de la culture, et des militants sociaux culturels.

¤ La Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR) est créée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, en 1946 , pour lutter contre l’exode rurale. Ils sont sur les bases formés de la même façon que les CEMEA, ce sont des organismes issu de l’éducation populaire, qui ont comme objectif de mener à bien un travail autour de l’éducation populaire. Ils réunissent des associations, et vont former, par exemple avec le BAFA, et veulent la culture pour tous. La FNFR est composée des même personne que les CEMEA.
On assiste à une perte d’identité des campagnes, du patrimoine, et la FNFR a la volonté de valorisé le patrimoine culturel régional en milieu rural, par exemple avec des reconstitutions historiques.
Elle est active uniquement en milieu rural, et va faire en sorte d’amener les partenaires culturels vers les communes dans le milieu rural, amener les publics vers le milieu rural, donc encore une fois ce rôle de lien social. Elle s’occupe de la recherche de financement pour développer une action. La FNFR a un journal qui donne des informations culturelles sur la région.
Selon les régions, il y a plus de FNFR que dans d’autres. Les différentes FNFR se soutiennent et travaillent ensemble : divulguent des informations, des aides et autres. Cela permet d’être plus légitime et visible face aux pouvoirs publics. Ils se réunissent parfois par département pour avoir une action plus large.

¤ Autres
- Bibliobus: c’est un bus-bibliothèque qui va dans les écoles des différents villages et prête des livres aux enfants.
- Fédération des Œuvres Laïques, en milieu scolaire (FOL), leur but est de « permettre à tous l’accès à l’éducation afin de devenir citoyen et solidaire ».
- Culture du cœur: créé par des gens du milieu du spectacle, a un rôle de relai social par un système de délivrance de billetterie gratuite.
- Les Comités d’entreprises: lien social et culturel.
- Amis des musées: carte annuelle.
- Ligue de l’enseignement: elle a été créée pour soutenir la création en France d’une école publique et laïque. La Ligue est une confédération d’associations françaises d’éducation populaire et laïque. Près de 35 000 associations y sont affiliées.

b. Institutions culturelles
Les Maisons de la culture créées par Malraux, sont des lieux d’activités culturelles et de spectacle vivants plus particulièrement, en lien avec l’état et les collectivités territoriales.
Dans les années 80, le budget de la culture double, ce qui va permettre le réaménagement, la rénovation de certains lieux de culture, c‘est aussi le moment où se met en place la médiation culturelle.
Une période de grands travaux s’ouvre à partir 1981 pour les institutions. Celles-ci accèdent à un budget, qui va leur permettre de faire des modifications, restaurations et autres, au niveau de la conception culturel et de la politique des publics. C’est donc de la médiation. Une nouvelle réflexion se met en place afin de donner une dynamique à la vie autour des bâtiments rénovés (tourisme, restauration, etc.). Il y a alors besoin de créer de nouvelles formations pour répondre aux besoins, c’est le cas de la Médiation Culturelle.
Exemple de villes ayant bénéficiées de ces changements: Lille, Roubaix, Toulouse, Alsace, Loraine, Mulhouse (avec la Filature).
Contrat de ville: associer la ville à l’état dans un budget qui est partagé entre la ville et l’état pour redynamiser un espace qui était économiquement touché par la crise, qui n’avait plus d’activités.

Exemples:
- La Filature, à Mulhouse, en Alsace, est devenue un lieu multiculturelle, et surtout de spectacle vivant (danse). Recréer en 1993, elle a le statut de scène nationale. C’est un espace très grand qui permet trois scènes et un lieu de création des danses contemporaine, sans oublier le métissage des cultures (avec l’aide de la population, les écoles). Le projet s’inscrit dans un projet européen et international. Il a tout de suite été pensé avec une politique de Médiation Culturelle. On met à la tête de cette institution qui est du monde de la danse, avec une politique d’échange culturelle et de création contemporaine, ainsi qu’une politique de dialogue entre population, artistes et le lieu (Annie Bozzini)(échanges entre pratique amateurs et professionnels). Une politique tarifaire très basse est appliquée, car cela permet à tous de venir. Egalement, une politique d’accompagnement ; de médiation dans l’idée de fidéliser les publics. Le travail de médiation s’est inscrit dans une politique de redémarrage d’activité culturelle, et la Filature a donné un coup de jeune (donc dynamique économique, et donc d’emploi).
Dans ce contexte des contrats de ville, …
La structure : 1er salle, 1800 personnes et 850 m2 de plateau ; 2ème salle modulable, 100 à 400 personnes ; 3ème salle, 100 places dédiés à la vidéo ; médiathèque, studio de répétition. Lieu de rencontre, d’activité très large. Héberge permanent, les Ballets du Rhin et de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse.

- Les squattes d’artiste, en Angleterre à Liverpool par ex, sont mis en place avec une vraie dynamique culturelle et de médiation. A Paris : les Frigos (13ème), l’Electron Libre (rue de Rivoli. Delanoë a racheté le lieu et est devenue une maison d’artiste), le Plateau (19ème, a tout de suite été acheté par l’Etat), Le Flèche d’Or, les Entrepôts de Bercy, . C’est un peu un message politique, car c’est interdit de squatter. C’est action on fait réfléchir les politiques, car cela fait venir des publics et de la vie dans les quartiers.

- Organisme National de Diffusion Artistique
Créée en 1975; aide à la diffusion artistique, souvent responsable des tournée théâtrale en France et à l’étranger, aide aux compagnies théâtrales indépendantes (environ 1500 compagnies indépendantes, un tiers reçoivent des subventions de l‘état).
Aujourd’hui émergence importante de la chanson française, du nouveau cirque (art de la piste), programmation jeune public

« Programmer c’est donner à voir les questions de l’époque et les mythes de l’humanité. »